Critique

 

Dernier arrêt avant l'automne (René Frégni)

note: 4La douceur et le frisson pour une soirée au coin du feuAnonyme - 30 octobre 2019

René Fregni est un contemplatif, un amoureux de la nature qui aime le silence pour mieux entendre ce qui craque sous les pieds, ce qui s’envole… et un écrivain accablé par une sérieuse panne d’inspiration. Alors quand son ami libraire lui tend les clefs d’un vieux monastère abandonné pour en être le gardien, l’aubaine ne se refuse pas. D’autant que l’isolement dans ce vallon reculé est rompu grâce au charme de Solex, charmante boule à quatre pattes, amateur comme son nouveau maître des longues soirées passées à contempler le feu de la cheminée. On en serait presque resté là, comme Solex, à regarder le poète passer ses après-midis à débroussailler, jusqu’à ce qu’une macabre découverte interrompe ce doux ronron.
Evidemment, René Fregni est tout sauf un écrivain en panne d’inspiration même si on se doute qu’il aime ça, la nature, le silence, les couleurs de l’automne, la fatigue d’avoir débroussaillé toute la journée, les longues soirées bien méritées au coin du feu. C’est aussi un écrivain qui aime jouer avec le lecteur en distillant des indices dès les premières pages : on lit sans se douter de rien, de même qu’un promeneur ou de même que le gardien d’un monastère, peut fouler, sans le savoir, le tombeau d’un homme assassiné. Et on ne se doute de rien non plus parce que sa façon d’évoquer la nature, de camper des personnages généreux, auraient suffi à ce qu’on lise le roman jusqu’au bout.