Catherine Meurisse, née le à Niort (Deux-Sèvres), est une illustratrice, dessinatrice de presse et auteure de bande dessinée française.
Elle est élue à l'Académie des beaux-arts le , devenant la première dessinatrice de bande dessinée à devenir membre de l'Institut.
Née d'un père ingénieur des forêts et d'une mère femme au foyer, Catherine Meurisse a une sœur.
À 17 ans, en 1997, elle est lauréate du « Grand écureuil d'or », concours de bande dessinée scolaire et invitée au festival d'Angoulême, collaborateur du concours. Dix-sept ans plus tard, elle est la marraine de la 40e édition du concours, lors de l'année scolaire 2013-2014, dont elle a aussi réalisé l'affiche.
Elle étudie les lettres modernes à l’université de Poitiers, puis, à Paris, l’illustration à l’école Estienne, au sein de laquelle elle remporte en 2000 le « Trophée Presse Citron » catégorie junior, et dont elle sort diplômée en 2002 ; elle poursuit sa formation à l’École nationale supérieure des arts décoratifs.
Durant ses derniers temps d'étude, en 2004, ses illustrations du texte d'Alexandre Dumas Causerie sur Delacroix (1864) sont primées par le jury de son école, et seront publiées l'année suivante en album.
Dans une interview à Télérama en 2013, Catherine Meurisse précise avoir comme « outils de prédilection : une plume et de l’encre de Chine » ; elle déclare également :
« Je suis facile à caricaturer, avec mon grand pif et mes cheveux super raides… »
Catherine Meurisse est repérée par des dessinateurs de Charlie Hebdo dès 2001 durant un concours de dessins de presse, et elle entre à la rédaction du journal sitôt ses études finies, en 2005,. Elle est alors publiée dans des albums collectifs sous son seul prénom Catherine, dès 2006, auprès de Charb, Riss ou Luz, dans les albums Mozart qu'on assassine, Bébés congelés, chiens écrasés, ou Le Cahier de vacances de Charlie Hebdo, ainsi que dans les diverses publications collectives du journal, comme Élevons le débat ou Bon débarras !, éditées par leurs Éditions Les Échappés. À ces mêmes éditions sont publiées en 2009 les chroniques de Philippe Val sur France Inter, dont Catherine Meurisse assure les illustrations, dans le recueil Si ça continue, ça va pas durer.
En 2014, elle figure toujours parmi l'équipe du journal, neuf ans après son embauche, et « seule femme de l'équipe de dessinateurs permanents de Charlie Hebdo ».
Arrivée en retard à la conférence de la rédaction le 7 janvier 2015, jour de l'attentat contre Charlie Hebdo, elle aperçoit les deux assaillants dans la rue avant qu'ils s'enfuient. Parmi l'équipe du journal, huit personnes sont tuées, et quatre sont blessées. Elle abandonne ensuite le dessin de presse pour se consacrer à la bande dessinée.
Elle participe quelques jours plus tard au Numéro 1178 de Charlie Hebdo dit « numéro des survivants », avec plusieurs dessins, dont quatre sur la dernière page des « couvertures auxquelles vous avez échappé », et une petite bande dessinée de sept dessins, page 11, intitulée « Une séance avec Elsa Cayat, la psy de Charlie », en hommage à la psychanalyste collaboratrice du journal, tuée lors de l'attentat. Le premier dessin représente Elsa Cayat prenant des notes et écoutant un homme cagoulé allongé sur son divan, commençant la séance en lui disant : « J'ai rêvé que je tuais Charlie Hebdo ».
Un des rescapés, Luz, publie son après-attentat en mai 2015 dans l'album Catharsis. Catherine Meurisse le fait un an plus tard, fin avril 2016, à travers sa bande dessinée La légèreté :
« La légèreté, c'est tout ce que j'ai perdu le 7 janvier et que j'essaie de retrouver. […] La légèreté, c'est aussi le dessin. »
Catherine Meurisse dessine également dans d'autres magazines et journaux que Charlie Hebdo, comme L'Obs, Libération, Marianne, Psychologies magazine ou la Revue XXI.
Sa première publication en tant qu'illustratrice de bande dessinée date de 2005, sur un texte d'Alexandre Dumas Causerie sur Delacroix, travail qu'elle avait réalisé initialement dans le cadre de ses études.
En 2010, pour l'ouvrage Drôles de femmes écrit par Julie Birmant et qu'elle doit illustrer, « elle rencontre Anémone, Claire Bretécher, Tsilla Chelton, Amélie Nothomb, Sylvie Joly » etc., pour préparer leurs portraits dessinés. Selon le magazine Le Nouvel Observateur : « dix artistes féministes livrent spontanément des pans de leur carrière, leurs histoires de famille, mais aussi leurs doutes. Très bavard, très touffu, ce livre est vraiment une réussite, et un bel hommage à des femmes atypiques ».
En octobre 2014 est publié La Vie de Palais, écrit par l'avocat Richard Malka, et dont Meurisse est l'illustratrice. La bande dessinée se penche sur la justice, le métier d'avocat, et « les coulisses du métier », à travers le personnage de Jessica Chaillette, « jeune avocate exploitée par son patron, mal payée, qui attend vainement la gratitude de ses clients ». Pour Libération, « ses aventures éclairent splendeurs et misères du métier et de la justice. Dans leur jolie et maligne bande dessinée, les deux auteurs atteignent l’objectif osé de faire rire tout en transmettant nombre d’informations fort utiles sur le fonctionnement judiciaire », le tout ponctué de « blagues acides ».
Parallèlement à ses illustrations dans la presse adulte généraliste, Catherine Meurisse dessine pour de nombreux magazines jeunesse, comme Okapi, DLire, Wapiti ou Eurêka,.
Elle illustre également près d'une vingtaine de romans, albums ou documents jeunesse. Avec Didier Levy au scénario, elle dessine plusieurs tomes de la série d'albums jeunesse Elza. Pour le premier tome, sorti en 2007, Elza dans la cour des grandes, la critique de Télérama note : « Le verbe piquant et le trait rapide, [les auteurs] croquent avec une belle justesse les affres des gamines qui commencent à rêver de la cour des grandes. On pense à Claire Bretécher ». Le quatrième tome est publié en 2012.
La même année, elle illustre un autre ouvrage jeunesse Ma tata Thérèse écrit par Fabrice Nicolino. Marine Landrot dans une critique de Télérama précise que « l’auteur de sa désopilante biographie en témoigne, c’est sa propre tante », et que « Yolande Moreau pourrait l’interpréter au cinéma ». Selon le magazine L'Express : « Fabrice Nicolino raconte avec tendresse les frasques véridiques de sa vieille tante raide dingue des bêtes de tout poil. […] Les illustrations de Catherine Meurisse restituent à merveille la folie de ce petit monde du vieux Paris des quartiers ». L'ouvrage obtient le prix Chronos 2013 (Paris), niveau CM1/CM2.
Les bandes dessinées que Catherine Meurisse scénarise et dessine seule sont essentiellement axées autour de la littérature et des arts, le tout teinté d'humour. Pour Télérama, en septembre 2014, ses albums sont « à la fois gracieux, érudits et un peu trash ».
En 2008, dans Mes hommes de lettres, pour le journal Le Figaro, l'auteure « avait «repeint» le Lagarde et Michard aux couleurs de ses envies. Sans le moindre complexe, elle était partie à la redécouverte des grands écrivains français, du Moyen Âge au XXe siècle, en les transformant en stars de rock ». Selon L'Express, l'ouvrage a une « tonalité générale impertinente mais toujours respectueuse ». Pour Le Figaro l'« auteur du très remarqué Mes hommes de lettres, album retraçant un panorama humoristique, presque irrévérencieux de la littérature française, a le sens de la formule, habituée à croquer en un dessin la comédie humaine », et pour la critique du journal Le Monde, elle « livre sa version impertinente mais très documentée des chapitres essentiels de la littérature française ». L'album se vend à plus de 150 000 exemplaires.
Savoir-vivre ou mourir en 2010, est un « hilarant résumé de leçons de bonnes manières suivies à l'institut suisse de Nadine de Rothschild », selon Télérama. En 2014 est publiée une nouvelle édition augmentée de planches inédites.
En 2012, son ouvrage Le pont des Arts s'intéresse aux « rapports tumultueux entre peintres et écrivains », en compagnie, entre autres, de Paul Cézanne, Pablo Picasso, Émile Zola ou Marcel Proust. Pour le site Culturebox de France Télévisions, « c'est tout l'art de Catherine Meurisse : se promener dans l'histoire de l'art, en ressortir des anecdotes véridiques, et les raconter de façon très ludique ». Jean-Claude Loiseau, dans une critique pour Télérama, écrit : « ce survol en neuf tableaux est guidé par le bon plaisir de l'auteur, qui a butiné en toute subjectivité situations et citations, aphorismes étincelants, points de vue iconoclastes et idioties d'époque, pour les remixer en mini-comédies d'une savoureuse pertinence. ». La critique du journal Le Monde relate la bande dessinée par : « une dizaine de minirécits tous plus hilarants les uns que les autres plongent dans les affres comparées de la création artistique », et celle du journal Le Figaro par : « un album tout à la fois savant, drôle, irrévérencieux et pourtant si gorgé d'amour ».
Publiée en février 2014 chez Futuropolis, Moderne Olympia fait référence au célèbre tableau d'Édouard Manet de 1863 Olympia, conservé au Musée d'Orsay, musée coéditeur de l'album.
Fin 2014, pour le magazine Télérama, l'album fait partie des « 10 meilleures BD de l’année 2014 ». Il est en Sélection officielle au Festival d'Angoulême 2015,.
En avril 2016 paraît aux Éditions Dargaud la bande dessinée La légèreté, où Catherine Meurisse évoque l'après-attentat contre Charlie Hebdo.
En septembre 2018 paraît aux Editions Dargaud la bande dessinée Les Grands espaces dans laquelle Catherine Meurisse revient sur son enfance à la campagne dans le Marais poitevin. Le dessin est fait cette fois-ci au crayon pour l'intégralité de l'album. L'ouvrage revient sur la découverte de l'art par l'autrice.
En novembre 2019, Meurisse livre Delacroix (Dargaud), un hommage à Eugène Delacroix et une interprétation du livre d'Alexandre Dumas Causerie sur Delacroix, avec un traitement à l'aquarelle et à la plume.
Cet album, sorti chez Dargaud en octobre 2021, fait suite à deux voyages de l'autrice au Japon, en quête d'apprentissage à peindre la nature.
Cet album, sorti chez Dargaud, est un recueil de planches publiées dans Philosophie Magazine depuis 2017.
En 2003, Catherine Meurisse fait partie du Jury du 10e « Trophée Presse Citron », organisé par son ancien établissement, l'école Estienne, Trophée dont elle a été lauréate en 2000 dans la catégorie Junior.
En 2013, elle est « ambassadrice des Pépites 2013 » lors du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil (Seine-Saint-Denis), auprès de Jean-Claude Mourlevat, et est auteure invitée au Rendez-vous de la bande dessinée d'Amiens.
En mars 2014, le Salon du livre de Paris lui consacre une exposition collective « Regards de femmes », en collaboration avec les Éditions Dargaud, afin d'« honore[r] le talent des auteures dans une exposition singulière sur les femmes et la bande dessinée », aux côtés de Claire Bretécher, Florence Cestac, Annie Goetzinger, Marion Montaigne et de Vanyda.
Le même mois, elle participe à l'événement « Esquise Esquisse » du Pulp Festival, La bande dessinée au croisement des arts, organisé par Arte et La Ferme du Buisson, à Marne-la-Vallée. Le concept reprend celui de l'émission télévisée Du tac au tac des années 1970, où des dessinateurs se confrontaient dans des improvisations dessinées, selon le principe du cadavre exquis. Elle est accompagnée de quelques artistes, dont Jul, Mana Neyestani, Nicolas Wild, Mathieu Sapin, Killoffer, Cyril Pedrosa et Dash Shaw. Leurs dessins ne seront pas conservés, comme le mentionne Frédéric Potet dans l'article de M, le magazine du Monde supplément du journal Le Monde : « Tout disparaîtra en effet à la fin du festival, comme il est de coutume dans le spectacle vivant », en ajoutant qu'« une dizaine d'auteurs contemporains s'essaieront à l'exercice. Sans filet, donc. Mais avec le sentiment, peut-être, de toucher au sens du métier décrit par feu Jean Giraud, alias Moebius : « Fondamentalement, les artistes sont des bateleurs, des saltimbanques, et ils vivent uniquement parce qu'ils ont attiré l'attention des passants qui jettent une pièce. La seule posture qui vaille est celle du Rom qui montre l'ours dans son cirque. » ».
En 2014 toujours, elle est marraine de la 40e édition du Concours de la BD scolaire (dont elle a été lauréate à 17 ans), pour lequel elle a réalisé l'affiche, et elle fait partie du Grand Jury du Festival d'Angoulême 2014, aux côtés de Willem comme président du Jury.
En 2016, deux ans après l'attentat qui a frappé la rédaction de Charlie-Hebdo, la dessinatrice, membre de l’équipe du journal de 2005 jusqu’aux attentats, raconte notamment comment elle est parvenue à se reconstruire, et évoque la suite de sa carrière au festival Quai des Bulles de Saint-Malo.
En novembre 2019, elle a été la présidente d'honneur du Prix CatalPa, prix littéraire et artistique français distinguant chaque année un catalogue d'exposition parmi les titres publiés dans l’année par les musées et les institutions culturelles de Paris.
Le 15 janvier 2020, Catherine Meurisse est élue à l'Académie des beaux-arts, au 1er tour de scrutin au fauteuil vacant d'Arnaud d'Hauterives mort en 2018. C'est la première fois qu'un ou une dessinatrice de BD est élue à cette académie. La section de peinture est composée de 7 hommes et 1 femme : Pierre Carron, Guy de Rougemont, Yves Millecamps, Philippe Garel, Jean-Marc Bustamante, Gérard Garouste, Fabrice Hyber et Catherine Meurisse. Elle s'y installe officiellement le 30 novembre 2022.
Pour le festival Concordan(s)e 2017, Catherine Meurisse a collaboré avec la danseuse DD Dorvillier pour une pièce intitulée Vois-tu celle-là qui s’enfuit. Cette pièce, mêlant danse et dessin, met en scène les statues du groupe des Niobides, exposées dans les jardins de la Villa Médicis.
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Source : Article Catherine Meurisse de WikipédiaContributeurs : voir la liste